La Petite Ourse
Triska Sicuranzo
En résidence de maîtrise à Avatar [2022-24], Sicuranzo explore le concept de la nuit comme lieu de ressource poétique à travers une installation sonore soulignant la perte progressive de notre lien avec le ciel étoilé. Ses recherches seront présentées chez Les Productions Recto-Verso lors d’une sortie de résidences* et exposition de fin de maîtrise.
La nuit comme point de départ. La question posée est : que voyez-vous en premier de la ville la nuit, qu’est-ce que vous remarquez ? La ville se manifeste par la lumière qu’elle émet. La ville lumière charme, la lumière romantise, la lumière attire les insectes grouillants, toutes espèces confondues, et l’humain n’y fait pas exception. Mais la lumière nocturne a aussi une incidence. En effet, il n’y pas que la lumière qui est visible, mais aussi cet immense cerne tachant le ciel urbain : la pollution lumineuse, invisibilisant la Voie Lactée. Je me suis donc intéressée aux lumières nocturnes ainsi qu’à la nuit urbaine pour créer La Petite Ourse.
Des cloches dentelées sont suspendues au-dessus de nos têtes, évoquant une certaine violence industrielle. En s’y attardant, on peut reconnaître la disposition de la Petite Ourse répartie en sept points. Ces emporte-pièces résonnent au rythme de la pollution lumineuse, grâce à une programmation qui analyse le site en temps réel. De grosseurs variées, mais modestes, les sept cloches sont utilisées pour remplir l’espace par leur profondeur sonore. L’usage réfléchi du vide crée une atmosphère où le silence entre les sons devient aussi important que les notes émises par les cloches.
Une recherche réalisée suite à l’obtention de la Bourse de maîtrise de la Fondation René-Richard. Cette Bourse de maîtrise dans les centres d’artistes, de l’Université Laval, financée par la Fondation René-Richard, est en collaboration avec le centre d’artistes Avatar.
*Résidence de maîtrise en centre d’artistes chez Avatar : 2022-24
*Résidence de recherche et création chez Recto-Verso : du 18 au 29 novembre 2024
Triska Sicuranzo
Triska Sicuranzo Gagné est une artiste interdisciplinaire basée à Québec, profondément fascinée par la nature, les ombres et la lumière. À travers une approche qui oscille entre poésie et critique, Sicuranzo souhaite déconstruire les perceptions usuelles de notre environnement et les organiser en écosystèmes qui imitent, animent ou font écho au réel, par le biais du son, de l’électronique, de la programmation, de la vidéo et de la photographie. Celle-ci intègre des éléments mouvants ou des aspects évolutifs pour créer un événement. Elle souhaite inventer des univers, provoquer des phénomènes, et ce, en ayant un souci de l’empreinte écologique de ses choix et gestes. Son travail gravite principalement autour du concept de dispositif, avec une emphase particulière sur l’idée de traduction ou de sonification. Récemment, le concept de la nuit et des météores occupe une place prépondérante dans son univers créatif. Un peu touche-à-tout, l’artiste développe aussi sa pratique dans les champs de l’écriture, de la danse ainsi que de la musique sans se limiter à ses quelques disciplines.
Sicuranzo a obtenu plusieurs résidences artistiques, notamment au centre Avatar, à la Chambre Blanche et à La Charpente des Fauves. Ses œuvres ont été présentées lors de nombreuses expositions et événements, parmi lesquels figurent Québec Musiques Parallèles (2022) et la Soirée d’Art sonore à l’Abbaye Notre-Dame du Bon-Conseil de Saint-Benoît-Labre (2022) présentée par l’organisme EXEcentrer. Dès sa formation collégiale, son travail se démarque et trois œuvres sont acquises par la collection publique du Cégep Beauce-Appalaches. Elle remporte le concours du drapeau de l’École d’art de l’Université Laval, un concours d’art public, et son œuvre L’emblème de la nordicité est présentée sur un mât de l’hôtel de ville de Québec (2022). Dernièrement, le collectif composé de Triska Sicuranzo Gagné, Juan David Molina, Samah Saidi et Pierre Boulanger, a présenté Capturer l’éther : Transmutations d’influx intangibles – projet récipiendaire d’une bourse Première Ovation, lors du prestigieux festival d’art numérique Ars Electronica 2024. Sicuranzo effectue actuellement sa maîtrise de résidence au centre d’artistes Avatar, où sa recherche explore le concept de la nuit comme lieu de ressource poétique à travers une installation sonore soulignant la perte progressive de notre lien avec le ciel étoilé. Ses recherches seront présentées chez Les Productions Recto-Verso en novembre 2024 lors d’une exposition, sortie de résidence de fin de maîtrise.
