Depuis quelques années, en mai et juin, des milliers de scintillements lumineux envahissent à nouveau les terres environnantes du Centre Rad’Art, à San Romano.
Lucioles est un hommage à la capacité de régénération de la nature. Le projet fait écho à l’imaginaire collectif et célèbre la survivance, bien que précaire, de cet insecte fascinant qu’est la luciole.
Anton Roca a produit l’archive de ces millions de scintillements lumineux. Des caméras vidéos ont capté les lueurs de lucioles dans le paysage de San Romano, en Italie.
Elles forment pour ainsi dire, une partition «écrite» par les lucioles. À l’occasion d’une résidence à Avatar (Québec), un logiciel a été créé spécifiquement pour le projet. Celui-ci analyse le vacillement de ces mouches à feu. Chaque impulsion lumineuse marque un point, comme les notes de musique sur une partition, chaque point correspond à un son, à une valeur. Leur durée d’apparition, leur dimension, leur position dans l’espace, leur progression sous l’œil de la lentille seront substituées, point par point sur la partition, pour des notes sur un piano midifié. Par les mêmes principes qui régissent l’espace euclidien : « Chaque point de l’espace tridimensionnel est déterminé par trois coordonnés : x, y et z. », les bien connues largeur, profondeur et hauteur, les lucioles commanderont le disklavier. Le logiciel développé traduira les mouvements lumineux en envolées sonores.
Anton Roca apportera ces images en mouvements avec lui à Avatar, à Québec, où il présentera une performance sur piano à queue midifié. C’est à ce moment qu’aura lieu la conversion des impulsions lumineuses en impulsions sonores. Comme s’il s’agissait d’une éclosion de chrysalides dans l’espace planétaire, ce concert de lucioles joué sur le disklavier avatarien sera diffusé simultanément à Cesena (Italie), lieu de résidence de l’artiste, à Québec (Canada), la ville où il a développé le projet et enfin, pour refermer la boucle, à Alcover (Catalogne), lieu symbolique qui marque la présence des lucioles de son enfance.