La harpiste bionique
Alex Tibbitts
Une œuvre de nature performative créée par Alex Tibbitts dans le cadre de la résidence de création et de diffusion Avatar-MUTEK 2020.
Dans le cadre d’une collaboration inédite avec le festival MUTEK, Avatar était heureux d’accueillir pour quatre semaines dans ses studios à Québec, La harpiste bionique, Alex Tibbitts. Au cours de cette résidence, l’artiste a pu compter sur l’appui technique et artistique essentiel à la création-diffusion d’une œuvre de nature performative présentée à la Satosphère (Société des arts technologiques [SAT]) lors de la 21e édition hybride du festival MUTEK.
S’intéressant particulièrement à la spatialisation, explorant la relation entre le mouvement et le son, Tibbitts a consacré sa résidence à la réalisation d’une performance immersive, loin des perspectives traditionnelles de l’instrument.
À cela rien d’étonnant car le projet de La harpiste bionique, résulte d’une collaboration de recherche-création entre Tibbitts et le luthier numérique et chercheur en technologies musicales John Sullivan. Leur travail a permis d’augmenter la harpe avec une interface de capteurs personnalisée physiquement couplée à l’instrument lui-même, transformant ainsi la harpe de concert acoustique en une « harpe bionique ». La harpiste dispose dès lors d’un ensemble de commandes ergonomiques pour étendre sa performance instrumentale avec une synthèse et un traitement informatique supplémentaires.
Intégrant la synthèse visuelle, le contrôle de la lumière et des éléments visuels, les recherches d’Alex Tibbitts ont permis la création d’une performance holistique pour MUTEK 21.
Musicienne classique et improvisatrice expérimentale née aux États-Unis et basée à Montréal, Alex Tibbitts est une harpiste qui réquisitionne les arts numériques comme moyen d’expression privilégié afin de développer son concept de harpe bionique.
La harpe bionique trouve son origine dans les liens sous-jacents entre les obstacles personnels de Tibbitts, les thèmes de la mort et de la reconstruction, et a trouvé de nouvelles voies d’expression grâce à l’augmentation des instruments. Grâce à une collaboration avec le Centre interdisciplinaire de recherche en musique, médias et technologie (CIRMMT), ses projets amènent la harpe en territoire inconnu avec un contrôle gestuel et une conception d’interface innovante.
L’hiver 2020, MUTEK et Avatar lançaient conjointement un appel de dossiers pour la toute nouvelle résidence de création et de diffusion Avatar-MUTEK. L’opportunité d’être appuyé dans son processus de création par un centre d’artistes pionnier en matière de recherche en art audio et électronique, avec un lieu de diffusion exceptionnel à la clé, a suscité un vif intérêt au sein de la communauté. À l’issue du processus de sélection, le jury était conquis par le projet de la harpiste Alex Tibbitts.
MUTEK. Fondé en 2000, MUTEK se dédie à la présentation de musique électronique live et à la performance audiovisuelle en temps réel, ce qui en fait l’une des rares vitrines en Amérique du Nord pour de telles innovations. Après 20 ans d’existence, le mandat défricheur du Festival a gagné en maturité et son engagement envers les mutations perpétuelles et les variations de la créativité numérique contemporaine demeure, avec les yeux et les oreilles toujours orientés sur l’avenir.
Cette année, le Festival se déploie virtuellement et en salles sur six jours et nuits et intègre le volet professionnel MUTEK Forum dans l’architecture de la semaine pour alimenter les conversations et les rencontres autour des pratiques et des réflexions technologiques actuelles. Connecté à un réseau mondial depuis sa création, créant un rendez-vous international autant pour les artistes que pour le public, le festival s’attache à développer un contexte favorable aux découvertes et aux échanges. Fidèle à ses valeurs d’inclusion et d’accessibilité, MUTEK s’engage pour une programmation plus équitable et représentative de toutes les diversités, notamment à travers l’initiative Amplify D.A.I.
MUTEK a construit au fil des ans un modèle unique qui s’est avéré exportable de manière spectaculaire. Les ramifications s’étendent maintenant sur quatre continents, dans six autres villes; chaque antenne puisant dans la chaîne des valeurs du festival pour stimuler encore davantage la richesse des arts électroniques et numériques.