Absences

David N. Bernatchez, Anne-Marie Bouchard, and Jeremy Peter Allen

Publication

À l’occasion de Jardin d’hiver 2021, Avatar a invité trois artistes à créer un court métrage sonore sur le thème « Absences ». Au terme de résidences de création individuelles, Anne-Marie Bouchard, David N. Bernatchez et Jeremy Peter Allen, livrent chacun une œuvre diffusée au Passage Olympia, puis à Méduse.

David Nadeau Bernatchez

Bricoleur de savoirs, d’images et de sons, David N. Bernatchez partage son temps entre la création et la production en cinéma, entre la recherche et l’expérimentation sous différentes formes. Détenteur d’un doctorat en histoire et en anthropologie, il crée et travaille au Québec, en Europe et en Afrique francophone. Traversé par l’essai littéraire et les écritures du réel, habité par la musique expérimentale et la parole du village, son travail prend forme dans différents interstices. Attaché à ce que l’on dit « savant » comme à bien des choses que l’on proclame « populaire », Nadeau-Bernatchez comprend ses visions comme des quêtes de passages, comme des enquêtes sur les relations nécessaires entre sentir et penser. L’enracinement et le déracinement sont au cour de son travail.

 

Passage Olympia, David N. Bernatchez

Au passage Olympia, vous êtes confortablement assis devant un écran. En 6 actes brefs, vous pourriez faire le tour du monde ou de quelque chose d’autre. 

Conception sonore avec Éric Pfalzgraf | Musique : FAKI – Fanfare Kimbanguiste, Danya A. Ortmann, Jasmin Cloutier | Infographie : HEMA

Anne-Marie Bouchard

Anne-Marie Bouchard vit et travaille à Québec. Elle réalise des vidéos depuis 1999. Ses réalisations s’inscrivent dans un cinéma expérimental, non narratif, d’art et d’essai. Son cinéma est un art de perceptions, d’impressions, d’évocation : de poésie. Ses œuvres vidéographiques ont été présentées lors de festivals internationaux tels que : London expérimental et Aesthetica Short (UK), Athens Digital Arts Festival (Grèce), Traverse Vidéo et Instants Vidéos numériques et poétiques, (France), Analogica (Italie), Festival du Nouveau Cinéma et Antimatter (Canada).

 

Quatre silences, trois soupirs, Anne-Marie Bouchard 

Quatre silences, trois soupirs propose un voyage au cœur de quatre paysages bucoliques, tirés d’archives personnelles de la réalisatrice. Bercé par la voix de Érika Gagnon et la musique de Lyne Goulet, ce film pour l’oreille se veut un moment de paix et d’émerveillement.

Voix : Érika Gagnon | Musique : Lyne Goulet

Jeremy Peter Allen

Cinéaste de Québec, Jeremy Peter Allen explore les multiples formes que prend la fiction, considérant les histoires inventées comme des initiatrices incontournables d’une véritable conscience collective et de l’action concertée concrète chez l’espèce humaine. Il a réalisé le long métrage Manners of Dying ainsi que de nombreux projets courts incluant Requiem contre un plafond, La trilogie des transformationsL’est, Permission de visite et Extinction éthique. Ses œuvres, primées à plusieurs reprises, ont circulé largement dans les festivals internationaux. Il a aussi exploré la fiction au théâtre à travers la mise en scène de Petite pièce pour chambre d’enfant et Frozen (Océan Arctique).

Feu à l’Olympia, Jeremy Peter Allen

J’ai grandi dans le quartier Saint-Jean-Baptiste. L’espace Olympia n’a jamais été autre chose pour moi qu’un stationnement. C’est avec étonnement que j’ai appris, il y a quelques années seulement, qu’un grand cinéma occupait l’endroit pendant la première moitié du 20e siècle. J’ai trouvé la transformation bien ironique, en sachant que ces magnifiques palais cinématographiques ont fermé les uns après les autres dans les années 60, 70 et 80 au profit des multiplexes de banlieue, souvent sous prétexte qu’il n’y avait pas assez de stationnement à proximité.

L’Olympia, devenu le Théâtre Canadien, a été détruit en 1946 suite à un incendie criminel. Quand Avatar m’a proposé de créer une œuvre audio à être diffusé dans l’espace qu’il occupait jadis, j’ai voulu évoquer cette période des grands cinémas tout en commentant sur sa transformation à des fins plus utilitaires et automobiles. Les années 40 sont celles du Film Noir, d’une Amérique inquiète qui sortait de la guerre, d’hommes qui revenaient du front pour découvrir une société transformée où les femmes avaient développé de nouvelles expertises et de nouvelles ambitions.

Dans un registre de fiction, mais inspiré des faits véritables rapportés dans les journaux de l’époque, j’ai conçu un radio-roman de détective, genre cousin du Film Noir et tout aussi populaire à l’époque, qui témoigne des derniers jours du Théâtre Canadien. Au niveau formel, pour ramener l’auditeur dans le temps, j’ai tenté de travailler avec des textures sonores et musicales typiques des années 40, ainsi que certaines des mêmes limites techniques : son mono, jeu et registres de voix modulés en fonction d’une bande passante limitée, bruit de fond et distorsions liés à la transmission radiophonique.

Voix : Éric Leblanc, Jean-Michel Déry, Vincent Champoux, Jack Robitaille, Alexandrine Warren | Conseiller historique : Jérôme Ouellet

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