VIRGINIE LAGANIÈRE
L'Unité
2008 - 2009
Biographie
Virginie Laganière vit et travaille à Montréal. Ses installations artistiques, composées d'éléments sculpturaux, de photographies, de sons, d'éclairages et de vidéos, questionnent les notions d'espaces construits — architecturaux —, les phénomènes d’insécurité, la psyché humaine et les technologies de perception tout en témoignant d'une prédilection pour l'élaboration d'environnements in situ. Depuis 2003, Laganière a présenté ses installations au Québec, au Mexique, en Espagne et en Suisse. Le travail vidéographique de l'artiste a également été diffusé dans le cadre de nombreux festivals de renommée internationale. Depuis 2008, Laganière a bénéficié de plusieurs résidences d'artiste, dont celles de Querétaro au Mexique, de Bâle en Suisse, d'Espoo en Finlande et de Barcelone en Espagne. L'artiste sera aussi prochainement en résidence à Pékin (Chine) et à Turku (Finlande). Laganière travaille actuellement à concevoir une exposition qui se tiendra en juin 2013 à la Fonderie Darling, à Montréal, et pour laquelle l'artiste a reçu un soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts du Canada. En plus d'avoir une pratique individuelle foisonnante, Laganière a travaillé avec Women With Kitchen Appliances (WWKA). Depuis dix ans, elle forme, en outre, un duo avec l’artiste Jean-Maxime Dufresne, avec qui elle collabore régulièrement. En 2010, en tant que commissaire, Laganière a invité l’artiste Samuel Roy-Bois à participer à ArchitecSonic chez Avatar dans le cadre de la Manif d’art.
À propos de l'œuvre
Entre la caméra subjective et la caméra de surveillance, un objectif balaie un site tel un scanner. Il s'arrête inopinément, scrute l'espace, l'épie pour maintenir à tour de rôle l'attention sur deux bâtiments de nature suspecte. Ces unités de construction laissent croire à un passé accablant. Révèlent-elles le résultat d'une catastrophe ou d'une tragédie sinistre? La scène semble avoir été abandonnée telle quelle, dans l'urgence : des stores sont maladroitement fermés, une porte est entrouverte. Le traitement sonore participe à cet agencement chargé d'insécurité. Un sifflement strident, une sonnerie de téléphone lointaine s'épuisant de ne trouver aucun interlocuteur, des commentaires portant sur des documents secrets détenus par l'armée américaine, des voix générées par un avatar, le poste d'un vieux radio tentent de se syntoniser au gré d’un dévoilement du paysage, qui s'effectue dans un mouvement latéral, imitant celui de la syntonisation radio. Ici, les notions de lieu, de temps, voire d'humanité perdent leur sens et doivent sans cesse être redéfinies au long d'une étrange expérience.